La Plate-Forme prévention Sida
Le dépistage du sida doit se diversifier, souligne Fadila Laanan (Sources : Belga)
Le dispositif de dépistage du sida en Fédération Wallonie-Bruxelles doit davantage se diversifier, en passant par une offre anonyme et gratuite dans des lieux de proximité, voire par des autotests, a affirmé mardi la ministre francophone de la Santé Fadila Laanan (PS).
Jusqu’il y a peu, les opérateurs de la prévention du VIH/Sida estimaient qu’il fallait concentrer tous les efforts en Fédération Wallonie-Bruxelles sur la prévention primaire et sur les groupes à risque. Le dispositif de prévention de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est d’ailleurs révélé efficace pour réduire la contamination chez les jeunes hétérosexuels et chez les toxicomanes injecteurs, a estimé la ministre en commission du parlement de la Fédération, où elle présentait le second rapport annuel sur ce thème.
Par contre, il n’a pas obtenu le même succès auprès du public migrant et du public homosexuel », a-t-elle reconnu. Fadila Laanan a fait sienne la demande d’une offre plus systématique de dépistages via l’ensemble des médecins, mais aussi d’une offre démultipliée de dépistages anonymes et gratuits dans des lieux de proximité, d’une offre de dépistages par des acteurs non médicaux ou même d’autotests.
Une hausse de la diversité de l’offre de dépistage auprès des populations qui s’exposent le plus aux risques ne devrait toutefois pas augmenter les stigmatisations et discriminations de ces populations, a prévenu la ministre, rappelant que le plan VIH 2013-2018 de sa collègue fédérale de la Santé Laurette Onkelinx était en cours d’élaboration.
A ses yeux, la stratégie d’avenir de la prévention du sida continue de passer par la sensibilisation à l’usage du préservatif, mais aussi par une réduction de la discrimination à l’égard des publics vulnérables.
Sophie Pécriaux (PS) a mis en avant les situations de grande pauvreté des migrants ainsi que le phénomène de « sérophobie », générateur d’exclusion.
Véronica Cremasco (Ecolo) a insisté sur les dangers de banalisation de l’infection et l’importance d’une mobilisation de tous les secteurs (éducation permanente, jeunesse, aide sociale, culture, médias, etc).
Pour André du Bus (cdH), l’information reste à améliorer, dès lors qu’une personne infectée sur deux l’ignore.
Florine Pary-Mille (MR) a pour sa part demandé à revoir les campagnes de prévention, vu l’évolution du profil de la maladie.