La fin de l’année dernière a été marquée par de graves actes de violence dans le monde du sport et du foot en particulier. Le nombre de matchs arrêtés, les arbitres agressés, ont marqués les esprits. Le débat s’est naturellement invité en commission du parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles. Des auditions dans le cadre du « Plan football » ont été organisées, le Ministre des sports –André Antoine- a présenté la Charte éthique, en fin février un débat a eu lieu en plénière. Pour nous, il est évident que l’éthique est la valeur qui doit traverser toutes pratiques sportives. L’esprit sportif et le plaisir de l’exercice physique, voire du dépassement de soi, doivent prévaloir.

Une attention toute particulière au football,.

Des spécialistes affirment que pour un cas de violence dans un autre sport, on en compte cent dans le football. Sport populaire par excellence, il rassemble beaucoup de personnes issues d’horizons variés. Evidemment, il touche un très large public. D’autre part, les enjeux financiers y sont énormes. Avec la  violence physique, règne la violence financière vis-à-vis de laquelle il convient d’assurer tant une prévention que des sanctions. Le blanchiment d’argent, les contrats sur des mineurs, les matchs truqués, …  sont fréquemment dénoncés. Des mesures doivent être prises pour lutter contre une violence physique intolérable, mais aussi contre des pratiques guidées par une logique de rentabilité financière qui n’a rien à voir avec le sport. Dans ce cadre, l’ultra-popularité du football doit être mise à profit, les sanctions qui seront prises, les actions qui seront menées doivent réveiller les consciences et percoler au sein des autres sports!

L’importance de la prévention.

J’aime bien citer l’exemple du rugby comme le sport qui transmet des valeurs de base de respect et de fair-play. Le sport c’est apprendre à perdre et à gagner ensemble. Pour Jérôme Nzolo (arbitre national de football et conseiller de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour les non-footballistes), cette formation a énormément d’importance. Tous les psychologues du sport soulignent que les campagnes d’information, aussi légères qu’elles puissent paraître face aux violences, ont toute leur utilité. Maintenant, nous savons qu’il ne sera malheureusement pas possible d’éradiquer tous les cas et que dès lors des sanctions devront être prises. La manière dont seront exécutées ses sanctions a une grande valeur éducative. Faire arbitrer des matchs de jeunes par des joueurs violents envers l’arbitre, les obliger à assumer le bon déroulement d’un match de « petits » est une mesure d’accompagnement qui peut avoir toute sa pertinence dans les divisions provinciales où le respect doit s’imposer dès le plus jeune âge.

Trop pour les infrastructures, trop peu dans l’humain.

Au cours des auditions, le Ministre Antoine a annoncé que 18,7 millions d’euros avaient été investis depuis 2009 pour 42 terrains synthétiques. Mais le football, ce n’est pas seulement des terrains ou des infrastructures, c’est surtout une affaire de jeunes, de passion. Contre ces millions d’euros investis pour les terrains synthétiques, seuls 372 000 euros ont été alloués aux divisions provinciales dans le plan « Football ». Une proportion qu’ecolo questionne sérieusement.

Non seulement, la très grande majorité de l’investissement public va aux infrastructures, mais dans ce qu’il reste pour la formation, le Plan Foot, taille la part belle aux divisions nationales qui reçoivent 3 fois plus de financement que les divisions provinciales! Alors que pour  42 clubs de divisions nationales on en compte 690 de provinciales …

Le sport et le foot sont des enjeux de société, éminemment politiques. Cela passera par  les joueurs, les entraineurs, les supporters, les dirigeants, mais aussi les parents, qui jouent un rôle important sur ce qui passe sur le terrain.

Si les textes, charte ou décret –en discussion- sont des éléments indispensables pour poser le cadre de l’action, il faudra cibler d’autres priorités, et les concrétiser par des actions ciblées, Les textes n’auront de sens qu’en fonction des moyens qu’on leur affectera.

L’intégralité du débat au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce 27/02/13